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Artículo #93

Le marc de raisin : le présage d’un avenir plus propre

Por Pauline Faye M. MARZO DEL 2021

Les questions environnementales et le recyclage des déchets sont des défis auxquels la société actuelle doit quotidiennement faire face. De nombreux secteurs souhaitent trouver de nouvelles solutions pour produire tout en polluant moins, mais aussi pouvoir recycler un maximum de résidus et de déchets résultants de la production. Au sein du monde viticole, de nouvelles initiatives commencent à voir le jour afin de faire le moins de pertes possible. Recyclage du marc de raisin, des bouchons de liège, des bouteilles, des emballages plastiques, les acteurs de la filière et les consommateurs redoublent d’ingéniosité pour faire d’elle une industrie propre et respectueuse de l’environnement. Et le marc de raisin reste l’un des éléments qui fascine le plus.

Texto destacado

Au sein du monde viticole, de nouvelles initiatives commencent à voir le jour afin de faire le moins de pertes possible. Recyclage du marc de raisin, des bouchons de liège, des bouteilles, des emballages plastiques, les acteurs de la filière et les consommateurs redoublent d’ingéniosité pour faire d’elle une industrie propre et respectueuse de l’environnement.


Ce dernier est « un résidu de pressurage des raisins frais, fermenté ou non, ainsi que de la cuvaison. De cette dernière est issu le marc dit de cuve ou de vin dont la distillation produit de l’eau-de-vie de marc ». Chaque année, ce résultat qualifié aussi de sous-produit quand il n’est pas converti en eau-de-vie de marc, est présent dans le processus de vinification. De nombreuses initiatives, exceptées de l’eau-de-vie, ont commencé à voir le jour grâce à la prise de conscience de plus en plus grandissante des acteurs de la filière mais aussi de passionnés du monde viticole des problèmes environnementaux. En voici deux exemples :

Zèta, « l’histoire d’une grappe devenue chaussure » :

À l’initiative de Laure Babin, étudiante entrepreneuse originaire de la campagne angevine et étudiante à Bordeaux, la marque Zèta est le résultat de la réutilisation du marc de raisin. Son but était d’utiliser « ce que l’on possède déjà. Des matériaux 100 % recyclés, issus de déchets ». Le cœur du projet est la protection de l’environnement. En plus de réutiliser des matériaux recyclés, elle travaille en circuit court en collaboration avec des fournisseurs européens pour réduire son empreinte carbone, le fabricant se situant dans la région d’Ovar, au Portugal, et le fabricant de cuir recyclé étant à Milan, en Italie. Lors du lancement de la campagne participative sur la plateforme Ulule, les précommandes explosent, et les estimations de commande sont multipliées par 10. Elle explique lors d’un entretien accordé au journal en ligne Actu Bordeaux qu’elle a « même reçu des commandes de l’étranger : de Belgique, des Pays-Bas, du Canada… et [qu’elle] ne savait pas comment ils ont connu Zèta. Les vignerons, aussi, sont assez touchés par le projet ».

À la suite de ce coup de maître, le 8 mars 2021, une nouvelle chaussure « Millésime » a vu le jour, en collaboration avec le Château le Payral, un château de Bergerac qui travaille en agriculture biologique et en biodynamie. Côté chiffres, la création d’une paire de chaussures « Alpha Millésime » équivaut à l’utilisation d’un kilo de déchets viticoles.

Depuis peu, la marque a signé un partenariat avec le musée bordelais de la Cité du Vin. Elle devient donc la fournisseuse officielle des baskets des équipes d’accueil et elles seront en vente dans la boutique de la fondation à sa réouverture. Pour Solène Jaboulet, directrice Marketing et Communication de la Cité du Vin, c’est une manière pour l’établissement de faire un pas supplémentaire dans son engagement local et responsable. En définitive Zèta est le mariage parfait entre recyclage et respect de l’environnement, deux caractéristiques dont l’industrie de la mode devrait s’inspirer.


Raisinor France, le marc de raisin : le carburant de demain ?


Depuis quelques années déjà, des études ont été faites pour convertir le marc de raisin en carburant. Raisinor France Alcools est une entreprise composée de 25 distilleries réparties dans toute la France, qui recycle les résidus viniques sous plusieurs formes. Afin de contribuer au bien-être environnemental en plus du recyclage, ces distilleries produisent également du bioéthanol pour les moteurs à essence, qui peut aussi se produire avec des plantes sucrières (canne à sucre, betteraves) et des plantes amylacées (blé, maïs).

Alors, quels sont les bienfaits du carburant extrait du marc de raisin ? L’ED95, homologué en France depuis 2016, fait partie des éthanols dits de deuxième génération car il est fabriqué avec des ressources agricoles non alimentaires. L’analyse de toutes les étapes de la vie de ce carburant met en évidence une réduction de 95 % de la production de CO2 par rapport au diesel fossile. De plus, il est réellement peu coûteux et facile à produire, vendu entre 0,80 cts et 1 euro le litre. Il est adapté à une large gamme de véhicules lourds : véhicules de transport de personnes (autobus et autocars), véhicules de transport de marchandises (distribution urbaine, longue distance, températures contrôlées), véhicules utilitaires et de services (camions-bennes, véhicules de chantier, véhicules aéroportuaires).

Raisinor collabore avec l’entreprise de transport suédoise Scania depuis plus de 15 ans, avec une flotte de plus de 500 bus qui roulent grâce à ce carburant vert. L’entreprise suédoise plaide d’ailleurs pour l’émergence en France de ce biocarburant. Il en va de même pour le directeur général de Raisinor France : « Depuis plusieurs années maintenant, nous développons du bioéthanol. Aujourd’hui, nous fournissons du biocarburant pour de nombreuses sociétés de transports à travers la France. C’est le cas notamment de Transdev à Montpellier pour une quinzaine de bus ou encore de GSRA à Montredon dans l’Aude pour dix-sept camions qui transportent de la marchandise en lien avec la filière viticole ». Seule ombre au tableau est que ce carburant surconsomme entre 10 et 60 % de plus que le gazole et n’est pas disponible pour le grand public.

Création de chaussures, de biocarburant, de boisson avec ou sans alcool, de bouchons, le marc de raisin comporte une multitude de possibilités pour être recyclé. Celui-ci, comme d’autres produits de la filière, peut devenir l’emblème d’un secteur plus propre qui souhaite respecter l’environnement. Et nous sommes convaincus que cela ne fait que commencer et qu’un bel avenir s’offre à lui.